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 Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël

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Staff ♦ Sven est Libéré Délivré

Maël F. Blueberry

Maël F. Blueberry

♦ Messages : 7

♦ Statut : En couple avec Mini Gallagher ♥
♦ Profession : Danseur professionnel, et professeur de danse avec ma grande soeur !
♦ Avatar : Derek sexy Hough

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MessageSujet: Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël   Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël EmptyLun 27 Juil - 14:44

Maël Forest Blueberry
« Toi, t'es tellement con que tu crois qu'il y a que la nuit qu'on peut manger des steacks tartares »

Identity Card
NOM : BlueberryPRENOM : Maël ForestAGE : 26 ans, mais je me rapproche des 27 !DATE & LIEU DE NAISSANCE : Le 17 Juillet 1988, à Austwell au TexasMETIER : Anciennement Gigolo, je suis actuellement professeur de danse avec ma soeur, qui est d'ailleurs ma partenaireORIENTATION SEXUELLE : Les femmes c'est le bien ! J'aime la chatte et le pâté !STATUT MATRIMONIAL : Célibataire depuis toujours, l'amour ne m'attire absolument pasGROUPE : Somewhere only we knowCREDIT : #CHEVALISSECELEBRITE : Derek Hough

Tell me ...
All about you !
Pourquoi être venu à Southport ? C'est une petite ville ... Tu recherchais quoi ? La tranquilité, le calme ? Ou tu fuis quelque chose ?
A la base c'était pas vraiment prévu en fait. Je me rappelle qu'Elena m'a demandé de partir avec elle, le jour de son mariage. Elle ne voulait pas se mariée, du moins elle ne voulait plus. J'étais censé l'amener à la Mairie cette après-midi là, et au final, on a prit le premier avion pour Atlanta, on y est pas vraiment resté longtemps, c'était une trop grosse ville. Elena a décidé de venir à Southport, elle avait besoin d'une petite ville où elle pourrait se retrouver. Ca m'a parut être une bonne idée, alors nous voilà ! Et franchement, la ville est vraiment chaleureuse, j'aime beaucoup. Je ne regrette rien !


Quel est ton plus grand secret ?
Plus jeune, on m'a diagnostiqué une maladie extrêmement rare. Je suis insensible à la douleur, je sais ça ne vous parle pas vraiment hein ? Médicalement appelée Analgésie congénitale. Au premier abord, cette maladie peut paraître bénéfique mais elle est au contraire particulièrement dangereuse. Car toute blessure même minime est susceptible de s'aggraver si elle est détectée trop tardivement. Or, l'absence de douleur, symptôme indispensable, empêche toute détection précoce. Dès le plus jeune âge, les personnes atteintes de ce trouble peuvent donc souffrir de problèmes plus ou moins graves, coupure, brûlure, hématome ou infection, sans même s'en rendre compte. Pour moi, la maladie joue aussi sur le moral, en effet. Je ressens ne ressens pas, ou du moins presque pas la douleur morale.

Behind the Screen
PRÉNOM & PSEUDO : Toujours le même, Sandra !AGE : J'ai toujours 21 ans, bientôt 22 !TU HABITES OU ? : Je vis toujours sur Toulon ! Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël 1499821837 TU FAIS QUOI DANS LA VIE ? : Des personnages RP, des fiches de présentations -> COMMENT T'AS CONNU LE FORUM ? : Je fais partie du staff ! **DERNIER MOT : Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël 1992000764
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Staff ♦ Sven est Libéré Délivré

Maël F. Blueberry

Maël F. Blueberry

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MessageSujet: Re: Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël   Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël EmptyLun 27 Juil - 14:45

Once Upon a Time...


Story of my life

CHAPITRE 1.
Août 1998.

Je scrute mon reflet à travers la cuillère, fronçant les sourcils alors que celle-ci me déforme le visage, c'est donc à ça que je ressemble ? Quand je me regarde dans cette cuillère, je comprend pourquoi ma mère m'a mit ici, dans ce cabanon sombre, où seul la lumière du jour passe entre les rainures du bois. Lentement je pose mes mains cicatrisées dans la terre et commence à creuser aussi fort que mes bras ne me le permettent. Je dois sortir d'ici, pouvoir vraiment voir la lumière du jour, et retrouver ma grande sœur quand bon me semble. Ma sœur... Sans doutes la seule qui vienne me rendre visite, qui reste plus ou moins longtemps avec moi. On joue même parfois ensemble, d'autres fois je la vois écrire, encore et encore dans son cahier. La même sœur qui vient m'embrasser le soir venu pour me souhaiter bonne nuit, cette enfant aux longs cheveux blonds, et au visage d'ange. Pourquoi ne suis-je pas comme elle ? Pourquoi aies-je cette tête déformée ? Je me mord la lèvre et me raidis en entendant le verrou de la cabane s'enlever et m'assois devant le trou que je venais de m'appliquer à faire, le dos contre le bois de la cabane. Je soupire légèrement de soulagement en voyant justement cette petite-fille, mais cette fois-ci elle n'est pas comme d'habitude. Je penche la tête sur le coté pour l'observer attentivement, ses yeux sont bouffies, et elle vient se poser dans mes bras. Je fronce les sourcils mais ne bronche pas, me contentant de poser ma tête contre la sienne alors que je l'entend renifler. Nous restons comme ça de longues minutes, tout est redevenu silencieux, et je n'ose même plus bouger, comme si j'étais figé sur place. Sucker relève la tête et je la regarde avec attentivement, observant une goutte d'eau rouler sur sa joue. Doucement je porte mon doigt pour attraper celle-ci et la regarde attentivement, les sourcils froncés. « Qu'est-ce que c'est ? » J'arque un sourcil en regardant le bleu des yeux de ma sœur, alors que celle-ci étouffe un petit rire en portant sa main sur ma joue pour la caresser. « Oh. C'est une larme, ça Maël. C'est ce qu'il se passe quand on pleure. On pleure quand on est triste, on pleure parfois quand on est heureux. » Je crois ne pas vraiment comprendre ce qu'elle me dit, ça me semble tellement... bizarre. Instinctivement je touche mes yeux avec mon index où se trouve la larme et regarde me reporte à nouveau sur Sucker. « Et tu es triste ou heureuse ? » Je me recolle contre le mur de la cabane, veillant à cacher la cuillère que je cache toujours derrière mon dos, et détourne le regard sur la porte en soupirant. « Je suis un peu triste. » Oh. Je rabat mes jambes en tailleur et joue machinalement avec le bas de mon pantalon, un peu comme pour caché la gêne que je ressens. « Pourquoi tu es triste ? » Je la vois se pencher sur le coter et je me recule un peu mieux pour cacher le trou dans mon dos. « Tu caches quoi derrière ton dos Maël ? » Et sans plus attendre ma soeur me pousse un peu en avant pour pour saisir la cuillère que j'ai entre les mains, et entre-apercevoir le trou. « Je voulais faire un trou pour venir te voir des fois, parce que j'ai un peu peur tout seul ici. Et puis je voulais voir le soleil, tu m'as dit qu'il était beau, alors je voulais le voir un petit peu ! Ne le dis pas à maman, s'il te plait Sucker. Je veux pas qu'elle me tape, ne lui dis pas ! » Je me retrouve complétement paniqué devant elle, la suppliant de rien dire à notre mère, celle qui parfois passait par ici pour se défouler un peu, puisque je cite ; « Tu ne sens rien, petit monstre. » Peut-être que je sens rien, mais il n'empêche que les bleus recouvrent une partie de mon corps, et ce depuis plus petit déjà. En fait, depuis le jour où je me suis planté une fourchette dans la cuisse, et que j'ai fais pareil à ma mère pour voir ce que ça faisait. Je me souviens encore de son cri strident, et de la gifle qu'elle a osé me mettre devant ma grande soeur alors que nous étions à table, c'est depuis ce jour-là que j'ai fini dans cette fichue cabane. « Eh.. » Les mains de Sucker entourent mon visage, et elle se rapproche de moi pour déposer ses lèvres sur mon front. « Je ne lui dirais rien, c'est promis. » Je hoche la tête et finis par venir dans ses bras, en me serrant contre elle.

CHAPITRE 2.
Juin 2004.

J'ai seize-ans, et j'ai toujours cette cuillère avec moi pour me regarder dans le reflet. J'ai pas mal changé depuis tout ce temps, j'ai la barbe qui a poussé certes, mais Sucker est là pour me la tondre bien qu'elle refuse de me laisser un rasoir. Alors j'attends patiemment qu'elle vienne s'occuper de moi, comme tous les jours depuis notre plus tendre enfance. Elle est devenue tellement belle, encore plus belle qu'à l'époque. Ses cheveux ondulent légèrement, elle est toujours aussi blonde par contre, mais j'aime beaucoup. Et d'ailleurs, j'ai les mêmes cheveux qu'elle, même si elle me les coupe de temps en temps pour me "rafraîchir" un peu. Je scrutai attentivement ma cuillère jusqu'à entendre des cris provenant de la maison, inquiet je me précipite vers le bord de la cabane pour essayer d'apercevoir quelque chose entre les rainures. La porte claque, et je peux voir ma grande soeur sortir avec un sac sur les épaules. Un bref coup d'oeil vers ma cabane et elle tourne les talons. Je frappes contre le bois à plusieurs reprises, espérant qu'elle m'entende. « Non. Sucker. SUCKER ! » Je frappe de plus en plus fort sur le bois, donnant des coups de pieds, hurlant son prénom avant de regarder à nouveau, puis plus personnes. Elle est partie, comme ça. Je me laisse tomber à genoux, essoufflé. Alors c'est ça ? Souffrir ? C'est ça la douleur ? Regarder la personne qu'on aime le plus au monde partir sans nous adresser le moindre regard ? Je crois qu'à cet instant j'aurais tellement aimé pleurer. Je me sens abandonné, vidé de tout espoir. Alors ma fin est proche ? Elle compte me laissé mourir comme ça ? Seul ? Je sais que je n'ai pas toujours été tendre avec elle, et qu'on s'est disputés il y a quelques jours, mais je ne mérite pas ça. Je ne mérite pas d'être abandonné comme ça, aussi lâchement. Recroquevillé sur moi-même, je ferme les yeux pour essayer de pleuré comme elle m'avait apprit, mais rien ne vient. Je crois que je ne souffre pas assez. La porte s'ouvre pour laisser ma mère entré dans la cabane, complètement ivre avec sa bouteille de vodka à la main, je l'observe attentivement en me redressant mais voilà qu'elle termine sa bouteille pour me l'écraser violemment sur le crâne. Je ferme les yeux au moment du choc, avant de les rouvrir quand je sens un liquide couler sur le visage. « C'est de ta faute. C'est de TA FAUTE ! » Et voilà qu'elle commence à me donner des coups de pieds. Se baissant pour me donner des coups de poing et je peine à me recroquevillé de nouveau, cachant mon visage. Non pas pour essayer de me le protéger, mais pour ne pas voir l'image de cette mère là. Dans ma tête, j'avais réussi à trouver un idéal de mère, la mère que j'avais à l'époque pour oublier celle que j'ai maintenant. Celle qui prend son pied à me donner des coups dans le dos alors que je saigne au niveau du crâne à cause de sa bouteille brisée. Alors ma vie va se résumée à ça ? Je n'aurais plus ces moments de tendresse pour me rappeler que quelqu'un veille sur moi ? Je devrais seulement subir les méfaits de ma génitrice alcoolique et droguée ? Peut-être est-ce la vie que je mérite après-tout...

CHAPITRE 3.
Mars 2009.

« Nathalie ? Ca faisait longtemps ! » Je relève la tête, endormi. Il doit être tôt, le soleil n'est pas encore tout à fait levé. Et pourtant, j'entends la voix d'un homme qui parle à ma mère dehors, qu'est-ce qu'il vient faire de si bonne heure ? Je me rapproche des planches de la cabane pour regarder, il me semble l'avoir déjà vu, mais son visage reste flou encore. « Oh. Rob. Je euh. Ca va ? » Je fronce les sourcils en entendant la voix de ma mère peu assurée, je crois que je ne l'ai jamais entendu parler ainsi. Ce Rob est bien la première personne à qui elle parle comme ça, si... gentiment. « Il me faut mon frique, Nathalie. » Du frique ? Ma mère a toujours eu cette fâcheuse manie de se mettre dans la merde. Je me relève et recule vers un autre coin de la cabane, ce ne sont pas mes histoires. Malheureusement je bute contre un sceau et tombe en arrière dans un bruit sourd, coupant la parole aux deux adultes à l'extérieur. « Y'a quoi là-bas ? » Je me raidis et cherche un endroit où me cacher, malheureusement je ne suis plus comme quand j'étais enfant, je ne rentre plus n'importe où pour me cacher. Assis dans un coin, je fixe attentivement la porte qui s'ouvre une énième fois, alors je lève les yeux vers l'homme en me mordant la lèvre. A le voir, je comprend pourquoi ma mère a peur de lui, c'est un homme plutôt grand et imposant, il doit savoir se faire respecté de tous. Je le fixe droit dans les yeux jusqu'à le voir sourire et qu'il se retourne vers ma mère. « Tu as si honte de moi, que tu as enfermé ma progéniture ici ? » Je fronce les sourcils en l'entendant. Sa progéniture ? Alors cette chose, est mon père ? « Je. Non Rob. Il. Il est dangereux. » Et là ma mère dérive encore. Je passe ma main sous ma couverture et attrape un couteau que j'avais gardé lors d'un des rares moments de lucidités où ma mère se rappelait de mon existence pour venir me nourrir et me donner à boire. Ce genre de moments où elle me souriait, et où j'avais l'impression d'être réellement aimé. Rob semble s'énerver contre ma mère, personnes ne fait plus attention à moi, la porte est ouverte. C'est le moment. Sans trop réfléchir je me jette vers l'homme pour lui planter le couteau derrière le genoux, le forçant ainsi à se baissé. Je me relève rapidement en le poussant sur le coté, donnant un coup d'épaule à ma mère au passage qui reste figée sur place, les mains sur la bouche. Et là, je cours, je cours aussi vite que possible, l'air frappant mon visage, le soleil commençant à se faire bien présent. Je suis enfin libre bordel ! Depuis tout ce temps, vingt et un ans que j'attends ce moment avec patience, que je calcul la moindre issue possible, et pourtant il ne m'a pas vraiment fallut beaucoup de temps pour laisser tomber mes plans à l'eau. Je me dirige vers la voiture de Rob et saute dedans, je n'aie jamais conduis alors autant essayé. Par chances les clefs sont toujours sur le contact. Une fois la voiture en marche, je regarde le pommeau de vitesse et le pousse avant d'appuyé sur une des deux pédales. La voiture accélère et je me retrouve à fixer le chemin de terre avec attention, tournant un peu brusquement dans les virages. Je regarde derrière moi une dernière fois et me reporte sur la route, ralentissant un peu malgré que je finisse sur une longue ligne droite. Je sentis mes lèvres s'étiraient au fil des kilomètres, et finis par éclaté de rire, heureux. Je me sens enfin heureux depuis que Sucker m'a abandonné. Je suis libre.

CHAPITRE 4.
Décembre 2012.

« Maël ? Tu as terminé de te préparer ? » « Deux secondes, tu veux ? » Je lâche en remettant ma cravate en place, tirant ensuite sur les manches de ma veste. Je fixai le miroir avec attention, un mince sourire aux lèvres. Alors il paraît que mon vrai reflet est celui-ci ? Et que ma cuillère me déformait le visage ? Je me revois dans cette cabane à chaque fois que je prends une cuillère entre les doigts. Mais tout ça c'est du passé à présent, tout est terminé et ce depuis trois ans maintenant. J'entends frapper à la porte de la salle de bain et soupire en allant ouvrir. « Tu peux pas att.. » Et là, une superbe rousse d'environ quarante ans qui m'attend derrière la porte. Je déglutis légèrement en fixant son visage, avant de baisser les yeux pour regarder son corps. Elle est magnifique pour son âge, je pense la plus belle femme que j'ai dû croisé depuis mon arrivée à Los Angeles. Oui Los Angeles, Hollywood et tout ce qui s'en suit ! Je ne peux m'empêcher de sourire en découvrant cette femme à la chevelure de feu, et repasse ma main dans les miens pour veiller à ce que tout soit en place. « Madame. Maël, à votre service. » Je lâche en daignant enfin sortir de la salle de bain. La femme me prend le bras et nous nous dirigeons vers la sortie de mon superbe duplex, je jette un coup d’œil à mon coloc avant de disparaître. « Tachez d'être à l'heure la prochaine fois. »

Une coupe de champagne en main, je ne cesse de regarder autour de moi, scrutant chaque personnes avec un intérêt tout particulier. J'ai l'habitude de participer à ce genre de soirée mondaines, où les plus riches discutent affaires, et j'en passe. Or, moi, je ne sers que de pilier sur lequel s'appuyer pour remettre ses talons en place, je ne sers que d'alibi pour cacher au monde bourgeois combien nous sommes seul et triste le soir en rentrant dans une superbe villa complétement vide. Et parfois, je sers de sex-toy vivant, histoire de passer un peu de bon temps dans la continuité de ces soirées. « Monsieur ? » Je relève la tête en me tournant vers l'homme qui m'interpelle et lui souri poliment alors qu'il me tend la main, et la lui serre. « Maël Blueberry. Enchanté. » Je souffle alors que l'homme se stop pour me scruter intensément. Que lui arrive-t-il ? J'ai une mèche de travers ? Je fronce les sourcils en me reculant, lâchant sa main au passage pour enfouir la mienne dans la poche de mon pantalon. « Excusez-moi, Monsieur Bluberry. Mais... Auriez-vous un lien de parenté avec mademoiselle Elena Bluberry ? » Je arque un sourcil. Elena Bluberry... Mise à part le deuxième prénom de ma mère... Je ne vois pas en quoi cette Elena me concernerait-elle. J'esquisse un mince sourire alors que je ne cesse de chercher dans mon petit cerveau. Elena.. Elena.. Si bien sûr ! Je me souviens de notre dernière dispute avec Sucker, c'est justement à cause de ça, de ce prénom. Elle tenait à ce que je l'appelle Elena, et je refusai de comprendre. « Eh bien.. Je ne sais pas trop. Peut-être, je ne connais pas toute ma famille. » Je joue patte blanche, restant tout de même à proximité de cet homme alors que d'autres se joignent à la conversation. Portant ma coupe à mes lèvres, je détourne les yeux sur ma cliente et brandi doucement mon verre dans sa direction, tout sourire alors que j'entends encore l'homme parlé de ma soeur. « J'ai entendu pas mal de choses sur Blueberry. Parait-il qu'elle est candidate au poste de directrice à ECBG. » « L'agence de San Francisco ? » Je tend un peu mieux l'oreille. Alors ma soeur serait en Californie elle aussi ? Malheureusement ma cliente se rapproche de moi et m'attrape pour qu'on aille prendre un peu l'air, en tête à tête. Sucker n'est plus très loin de moi, après toutes ces années, neuf ans qu'elle m'a abandonné. Neuf ans que j'attends son retour, sans succès. Neuf putain de longues années.

CHAPITRE 5.
Avril 2014.

Un an. Un an que j'ai débarqué à San Francisco, osant enfin venir affronter ma sœur après toutes ces années. Après presque onze ans sans nouvelles d'elle directement. Et pourtant, un an que je vis dans son ombre, cherchant à ne pas me faire remarqué par qui que ça soit bien que mon nom me trahisse parfois, alors j'opte pour une excuse des plus bidons. « Je ne connais pas cette personne. Vous devez faire erreur. » Je murmure à l'égard de ma cliente, apparemment dans le domaine de la mode. Pour l'instant, la seule chose que j'espère, au vu de son âge, c'est qu'elle ne veuille pas que je termine la soirée dans son lit, même si je pense que je serais payé une fortune ne serait-ce que pour le simple contact de mes doigts sur sa peau vieillie. Ugh. J'en ai des frissons rien que d'y penser. Mais au fond, c'est mon job. C'est pour ça que j'ai signé depuis plusieurs années, et c'est ce qu'il me rapporte le plus dans la vie.

Posté devant l'agence ECBG, à l'intérieur de ma voiture, je scrute sans relâche les portes du bâtiment, c'est la première fois où je me décide enfin à aller de l'avant et retrouvé Sucker. J'inspire profondément alors que je la vois passé les portes. Elle a coupé ses cheveux, qu'est-ce qu'elle est devenue magnifique, planté sur ses talons haut, et sa jolie robe rouge. Il s'en ai passé des choses dans sa vie en un an, et j'ai assisté à tout ça de loin, totalement impuissant. J'aurais aimé brisé le corps de ce Matthew Reeves, comme j'aurais aimé rencontrer ses deux amours, mes neveux. J'aurais tellement aimé être là pour la soutenir lorsqu'elle a tenté de se suicidée, mais je n'ai jamais osé franchir le cap que je m'apprête à franchir. Je replace rapidement mes cheveux et sors de la voiture pour me diriger vers la jeune femme, d'un pas peu assuré. Je sens ma respiration s'accélérer aux fil des mètres qui nous séparent, je crois que je pourrais presque m'effondrer sur le sol en l'espace de quelques secondes. Je me stop quand elle tourne le visage vers moi et la regarde quelques secondes pour détourner les yeux et changer de direction. « Et merde... » Je lâche dans un murmure. Je me retourne finalement pour voir si elle a bougé de place, mais la voilà déjà partie. Je m'assois finalement sur un petit banc et passe mes mains sur mon visage pour me détendre doucement. Bon, ça ne sera pas pour aujourd'hui les retrouvailles. Autant encore attendre quelques années, histoire d'être sûr.

Planter devant mon ordinateur, je fixe attentivement certaines vidéos de mes répétitions passées. TJ se rapproche de moi et pose ses mains sur le dossier de ma chaise, son menton sur le haut de mon crâne. Je me mords la lèvre en soupirant et porte deux doigts au niveau de mon nez pour me le pincer. Si seulement tout avait été plus simple. Si elle avait pris la peine de se retournée pour se rappeler le temps de quelques secondes mon existence et ainsi me prendre avec elle. Je finis par passer à autre chose en regardant mon fil d’actualité Facebook. « Vous connaissez peut-être Elena BBerry. » J’esquisse un bref sourire en regardant sa photo de profil et son nom. Elle aussi elle a dû galérer pour s’inscrire sur le réseau social. Blueberry étant refusé, comme si notre nom était du foutage de gueule. Je vois le curseur de ma souris aller dessus et cliquer sur « + Ajouter ». Je relève la tête et découvre Shane qui me sourit en passant une main dans mes cheveux et piquer la place de mon coloc en m’embrassant le front. « Tu en as besoin. » M’affirme-t-elle. Je hoche la tête et me laisse faire avant de cliquer sur une notification. « Elle a accepté. » Je lance dans un murmure en me rapprochant de l’écran, comme pour voir si tout ça est bien réel. Je sens les mains de ma meilleure amie faire pression au niveau de mes épaules, comme pour m’encourager et je clique pour engager enfin la conversation. Autant essayer, non ? « Sucker ? » Sait-on jamais si ce n’est pas elle, que je ne me prenne pas la plus grosse honte de ma vie. Mais en vue de sa photo de profil, il y a de faibles doutes. « … Dîtes moi que je rêve. Et c’est Elena. » OK ! Là, je n’ai plus aucuns doutes. C’est bien ma sœur qui est de l’autre coter. Je me mords la lèvre, alors que je sens mon cœur s’emballer dans ma poitrine. Tout ça me paraît tellement… Je ne sais pas. C’est bizarre. Sans réfléchir, mes doigts vont et viennent sur le clavier alors que je commence enfin à parler à ma grande sœur comme je l’aurais imaginé. Certes, j’aurais préféré une rencontre réelle, mais peut-être que pour un début ce n’est pas plus mal, non ? Ne pas trop forcer les choses. « Y'a un mec qui est venu voir maman pour lui demander du fric. Et j'suis tombé, il est venu voir. Quand il m'a vu, il a dit que j'étais son fils. Et j'avais réussi à garder un couteau, alors j'lui ai planté derrière le genou, et je suis partit en courant. » Et je fais bel et bien allusion à ce fameux Rob, et donc à ce dernier rapport que j’ai eu avec ma mère, cette fois où j’ai réellement senti le soleil frapper ma peau comme j’en rêvai depuis pas mal d’années à présent. Et on reprend à parler de cet homme, du couteau que j’ai planté dans sa jambe, comme la fourchette que j’avais planté enfant dans la cuisse de notre mère, la raison de mon enfermement dans cette fichue cabane cela-dit. « Là je suis fière de toi. Ce type ne mérite que ça. » Mes lèvres s’étirent lorsque je vois qu’elle est enfin fière de moi. Ma grande sœur est fière de moi ! Je ne pouvais que rêver mieux, même onze ans après, elle reste fière de moi. Je sens Shane qui me tapote l’épaule en s’en allant pour me laisser ainsi seul avec l’écran. Tout se passe si rapidement… Elle m’envoie même une photo de ses jumeaux pour que je puisse les voir. Ils sont magnifiques. Wayne et Lucas, mes neveux. Je découvre pour la première fois une vraie famille, comme nous en rêvions petits. Elena doit être une mère exceptionnelle, je me souviens de sa façon d’agir avec moi plus jeune. C’était… juste parfait. Elle était parfaite. Je me souviendrai sans cesses de son départ, elle ne s’est pas retournée alors que je hurlai à dans ma cabane, je frappai contre les murs en bois, elle aurait dû m’entendre. Je revois encore notre mère déboulé avec sa bouteille de vodka à la main, complètement ivre. Son regard empli de haine à mon égard. J’étais totalement seul avec cette toxico. Je me souviens la manière dont sa bouteille s’est écrasée sur mon crâne, et les nombreux coups que je recevais dans le dos, au visage ou sur le ventre. Mes mains cachant ainsi mes yeux. Non pas pour me protéger, mais pour conserver l’image que j’avais de cette mère parfaite que j’avais imaginé plus jeune, comme pour relativiser de cette vie. J’inspirai profondément en rouvrant les yeux pour me concentrer sur l’écran, et notre conversation. Elena me confie vouloir me voir, et j’avoue que je reste quelque peu surpris. Je ne pensais pas du tout à cette éventualité. De fil en aiguille, je finis par lui proposer de nous voir là, maintenant. Comme ça je serais fixé. Et puis au vu de son emploi du temps, ça serait ainsi plus pratique. « Tu veux qu'on se voit maintenant ? » J’ai l’impression que ma proposition la laisse sceptique. Je tente alors un malencontreux. « Si tu veux, oui. » Et elle accepte en me donnant son adresse. Bon, je crois que c’est un bon pas en avant, non ? Tout content, j’éteins mon ordinateur et me dirige dans la chambre de Shane en sautant dans son lit alors qu’elle laisse retombé son bouquin sur sa poitrine. « ON VA SE VOIR ! » Je me surprends à crier. Tendrement je me mets sur elle et lui embrasse le front, puis les joues avant de me lever pour filer dans ma chambre en sautillant, tournant sur moi-même. Voilà comment retrouver le goût de la danse.

Installé dans ma voiture, je roule en direction de Bayview, le quartier modeste. J’avoue que je suis un peu surpris de me dire qu’Elena vit ici, même moi je n’ai jamais vécu dans ce quartier. Mais qu’importe ? C’est une femme simple, du moins dans mes souvenirs. Je me rapproche peu à peu de mon but, et je sens mon ventre se noué littéralement. Oh mon dieu, je n’ai jamais été aussi stressé de toute ma vie. Même lorsque je m’apprête à me faire du mal, je ne suis pas aussi angoissé. Mais là, il n’est pas question de me faire mal, ou je ne sais quoi. Là, il est seulement question de me retrouver avec ma sœur, après onze ans d’absence. Onze ans où j’essayai de la détester au plus profond de moi-même. Ah ça oui, j’ai essayé. Je ne voulais plus qu’elle fasse partie de ma vie, je ne voulais plus la voir, plus entendre parler d’elle. Je disais même à mes rencontres que je n’avais pas de sœurs. Onze ans de mensonge. Je me garai en bas de chez elle, inspirant un bon coup alors que je me penche pour voir un peu. « Je suis en bas. » Je tapote sur le téléphone en sortant de ma voiture pour me diriger vers l’entrée de l’immeuble. « Montes. C’est au quatrième. » Je suis alors ses directives et monte les escaliers deux à deux, pour ralentir au troisième étage, c’est là que tout va se corsé. Je suis les noms sur les boites aux lettres, et finis par arriver devant sa porte d’entrée. Je l’entends râler après je ne sais qui, puis des pleures d’enfants. Ca a l’air animé chez elle. Doucement, je porte mon poing vers le bois, et me résigne à frapper. Tournant les talons pour filer. Tu peux le faire Blueberry. J’inspire profondément et reviens vers la porte, frappant cette fois-ci sans réfléchir. La porte s’ouvre au bout de quelques secondes, me laissant nez à nez avec une magnifique femme aux cheveux blonds, coupés au carré. Je déglutis difficilement en fixant ses yeux bleus, les même que les miens. Je ne pensais pas que ce genre de retrouvailles serait aussi compliqué. Je me pince les lèvres, et finis par lâcher un simple. « Salut… » J’ai tellement aimé partir en courant, ne plus affronter le regard de ma sœur, et même fuir littéralement San Francisco. Et si je ne suis pas le bienvenu dans sa vie ? Je pense qu’elle n’aurait pas accepté de me voir, et ne m’aurait pas parlé. Je la vois se décaler sur le coter et je me rentre dans son petit appartement, jetant quelques coups d’œil autour de moi. Je ne pus m’empêcher de passer ma main sur sa taille en passant, me retenant d’embrasser sa joue comme je le souhaitais. Après-tout, il s’en est passé des choses durant toutes ces années. Je doute que nous ayons gardés la même complicité. Mes yeux se posent sur le bébé assis sur le tapis du salon, et j’esquisse un mince sourire alors qu’il me regarde lui aussi. Je lui adresse un petit signe de main, hésitant. « Eh. Salut toi. » Bon, la première approche a l’air de bien se passée. Je me tourne vers Elena, un peu gêné. « Merci d’avoir accepté. C’est… Je suis content. » Je lance en hochant la tête. Ah ça. Je suis plus que content. Je finis par sourire, et enfouis mes mains dans mes poches sans quitter la jeune femme des yeux. Je crois qu’au fond, ce sont les retrouvailles les plus flippantes du monde. Non ? Je tourne le regard vers le porte-manteau et retire ma veste pour la poser dessus. Oui, je fais un peu comme chez moi. Mais ça va, je pense avoir le droit de posé ma veste. « Tu m’as manqué. » Je souffle. Je vois bien qu’Elena est loin d’être à l’aise elle aussi. Lentement, je passe ma langue sur mes lèvres pour les humectées alors que je me rapproche un peu du bébé pour m’accroupir devant lui quelques secondes. Il est tellement mignon, et si petit, c’est à peine croyable. Je n’en reviens pas.

CHAPITRE 6.
7 Février 2015.

Je me regarde attentivement dans la miroir de la salle de bain, resserrant le nœud de ma cravate autour de mon cœur, vérifiant le moindre cheveux décoiffé. Aujourd’hui, c’est un jour spécial puisque c’est le mariage de ma grande-sœur. J’attends ce moment depuis tellement longtemps ! Elle a enfin su trouvé un homme qui lui convient, et de qui elle est amoureuse. Je ne peux qu’être fier d’elle, et d’autant plus fier alors qu’elle m’a demandé de l’accompagner jusqu’à l’autel, ainsi que d’être son chauffeur. Je me dois en ce jour d’être impeccable, sur mon trente-et-un, et aucun pli ne doit figurer sur mon costume. Une touche de parfum, et me voilà enfin prêt. Je sors de la salle de bain avec hâte et retrouve les jumeaux, habillés autrement que dans leurs petits costumes. Je fronce les sourcils et les récupère pour leur mettre. A ce moment-là, Elena s’approche de moi, les yeux rouges. « Eh.. Ca va aller ! » Je me redresse pour la prendre dans mes bras, elle n’est ni coiffée, ni habiller. « Tu vas être en retard, habilles-toi… » Je parle d’une voix calme, qui se veut rassurante. C’est toujours un peu délicat de rassurer quelqu’un, pour moi ça l’a toujours été puisque je n’ai jamais su trouver les bons mots. Je suis un peu comme elle sur ce point. Je l’entends sangloter et frotte son dos en douceur. « Tu vas être magnifique. J’en suis sûr, et parfaite aussi. » Tendrement j’embrasse la joue et lui prend le visage entre les mains pour la regarder dans les yeux, essuyant ses larmes un minimum. « Je peux pas… Je peux pas me marier Maël… » OK… Alors, comment je suis censé prendre ça moi ? Je me mords la lèvre, et recule un peu surpris. « Je ne peux pas. Il ne me mérite pas. Maël. Je ne peux pas… » Qu’est-on nous censé dire à une mariée qui nous sort ça, le jour du mariage ? Je déglutis et caresse doucement sa joue puis ses cheveux. Elle a sans doute un gros coup de stresse, mais je suis sûr que ça va passer. Il faut un peu de temps. « Respires un bon coup Elena. Mathéo est l’homme de ta vie. Tu l’aimes. » Elle hoche la tête faiblement et je dépose un rapide baiser sur son front avant de la regarder à nouveau. « Alors, tu vas enfiler cette robe, sur vas arrêter ces larmes, et tu vas avancer jusqu’à l’autel la tête haute. Tu seras la plus belle aujourd’hui. C’est ton jour. » J’essaie d’être convaincant mais elle secoue la tête de gauche à droite. « Je… Il ne me mérite pas. Il ne mérite pas d’une femme qui doute la veille de son mariage. Je dois partir Maël. Faut que je quitte San Francisco. » Je me pince l’arête du nez. Elle compte vraiment partir ? La jeune femme se dégage de mon emprise pour filer dans sa chambre. Je regarde les jumeaux avec attention, ils jouent tranquillement alors je peux me permettre de les laisser cinq minutes. J’ouvre la porte de la chambre, Elena est en train de faire un petit sac, la robe étendue sur le lit. Je baisse les yeux quelques secondes, et tapote sur la porte pour prévenir de ma présence, chose qui marche puisqu’elle sursaute en se retournant. « Alors tu pars… Tu le laisses. Tu me laisses… » Oui, depuis nos retrouvailles, je redoute ce moment qui apparemment est en train d’arrivé. J’ai eu peur que ce mec l’éloigne de moi, mais au final, c’est un peu ce qui est en train de se passé. La jeune femme s’arrête pour s’approcher de moi. « Pars avec moi. » Je relève les yeux, sourcils froncés. Je ne la capte pas trop là. « Pour aller où ? » « Je sais pas, on verra sur place. Mais pars avec moi. » Elle est littéralement en train de divaguer. Je rentre dans la pièce et lui prend la main quand elle se retourne pour finir rapidement son petit sac. « On ne peut pas Elena. Tu dois te marié. Alors maintenant, tu mets cette robe, et je t’emmène à la mairie. » J’essaie d’être le plus autoritaire possible, mais le regard qu’elle me lance me glace le sang. Je me tiens pourtant droit, essayant de m’affirmer au mieux entre nous deux, je suis peut-être le plus jeune, mais je sais aussi quand est-ce qu’elle déconne. « Je ne peux pas ! Tu comprends ça ? Je ne peux pas me marier ! Je n’irais pas à l’autel, je ne rentrerai pas dans cette robe ! » Elle prend son sac et me contourne pour retourner dans le séjour. Je la suis, les bras écartés. « C’est vraiment ce que tu veux ? » Je passe une main derrière ma tête en me mordillant les lèvres. « Oui Maël. J’… j’aime Mathéo, mais je ne peux pas me marier avec lui… Parfois l’amour ne suffit pas… » Décidément, je ne comprendrais pas vraiment grand-chose à l’amour. Et de ce que je vois, ça ne me donne pas forcément envie d’aimer quelqu’un. Je prends Wayne dans les bras pour le mettre dans son cosy alors que ma sœur fait la même chose avec Lucas. « Prends ton sac, on ira plus vite. Faut qu’on décampe avant qu’il ne débarque ici. » Je prends un bébé à chaque bras, et finis par filer jusqu’à un arrêt de bus, la voiture serait trop encombrante à prendre.

Billets prit, nous embarquerons pour Atlanta. Assis en face d’Elena, je la fixe attentivement alors qu’elle semble mener un combat sans merci à sa confiance. Téléphone en main, elle hésite. Je ne l’ai jamais vu aussi indécise, aussi mal. Je me rapproche d’elle et pose simplement ma main sur sa jambe quand elle compose enfin le numéro de Mathéo. Je n’écoute pas vraiment ce qu’elle dit, elle a besoin de lui expliquer sans doute. Tout semble se passer tellement vite, tellement bizarrement. Je pose mon regard sur les jumeaux, esquissant un sourire à chacun pour ensuite leur caresser le front. Ils sont si mignons, et tellement innocents. Je serre Elena contre moi quand elle commence à pleurer, j’ai horreur de la voir comme ça. La dernière fois que je l’ai vu pleuré, c’était dans le cabanon lorsqu’elle s’est réfugiée dans mes bras. « Je suis désolée Mathéo. Je suis incapable de te donner ce que tu veux … Tu sais, je … Je vais te dire quelque chose de très égoïste. Tu m'as tellement donné. Tu es l'homme le plus gentil, généreux et altruiste que j'ai rencontré. Tu es l'homme de ma vie, mais je ne suis pas la femme de la tienne. Tu trouveras quelqu'un de bien mieux que moi. Qui t'aimera, sûrement pas plus que moi, mais qui, elle, ne doutera jamais. Je … Je ne peux juste pas faire ça. Je suis désolée … Je suis désolée Mathéo. » Je caresse son dos doucement, puis la musique de l’aéroport se met en route. « L’embarquement pour le vol 1985 à destination d’Atlanta va commencer. Prière de bien vouloir pour présenter à la porte d’embarquement. » Je me lève sans plus attendre, récupérant le sac d’Elena ainsi qu’un des jumeaux. Je commence à m’avancer vers la fameuse porte, nous sommes les derniers de la queue. Elena ne tarde pas à nous rejoindre, les yeux rouges et bouffies. « Ca va aller… » Je me contente de murmurer pour essayer de la rassurer un brin. Je tends les billets à l’hôtesse qui m’adresse un sourire puis commence à m’avancer dans le couloir d’embarquement menant à l’avion. Des cris me parviennent et je me retourne pour voir Mathéo à la porte, retenu par deux vigiles. Le pauvre… Il a l’air complétement perdu et chamboulé. Je secoue la tête, l’air désolé sur le visage alors que je reprends ma marche, Elena reste encore quelques secondes à le regarder pour ensuite me rejoindre. Je cherche nos places dans l’avion et la laisse s’installer avant de me mettre à ses coter, veillant ensuite à ce que les enfants soient bien attachés. J’avoue que je ne sais pas trop quoi dire. L’avion démarre enfin, et je prends la main de ma sœur dans la mienne en regardant le siège d’en face. « Je suis là, d’accord ? Ca va aller. » Je me répète, mais j’ai juste l’impression qu’elle a besoin de l’entendre, d’être rassurée. Elle n’est pas seule, je serais là. Et je soutiendrai la moindre de ses décisions. Elle a voulu partir ? Très bien. On part à deux. Au revoir San Francisco. Une page se tourne, une blanche immaculée apparaît.

CHAPITRE 7.
30 Avril 2015.

Une journée comme une autre me diriez-vous ? C’est le cas en effet. Voilà presque deux mois que nous habitons tous les quatre à Southport, un ami d’Elena nous a même rejoint et vit avec nous. Aujourd’hui, j’ai pris les jumeaux pour me rendre à Wilmington, ma sœur est restée à la maison pour se reposée. Depuis la perte de son bébé, elle n’est plus pareille, je vois bien que ça ne va pas trop, mais je lui ai proposé qu’elle soit tranquille, sans enfants, sans personnes. Alors je suis allée faire des courses, j’ai acheté des vêtements pour les enfants qui ont pris soin de me dire oui ou non, et je dois avouer que nous n’avons pas du tout les mêmes goûts en matière de vêtements. Mais bon, ce sont mes chéris, alors pourquoi ne pas leur faire plaisirs ? Elena m’a demandé de déposer les enfants chez son ex-belle-mère avec qui elle entretient encore une très bonne relation, les jumeaux l’adorent d’ailleurs, elle est un peu comme leur grand-mère. Alors c’est ce que j’ai fait, puis je suis rentré. Je me gare devant la maison et sors de la voiture, les bras chargés de courses. « Elena ? J’suis rentré. » Je lance tout content. « J’ai acheté des fringues pour les jumeaux. » Pas de réponses, le silence total. Je ne scille pas vraiment et range les courses. « Si c’est moche, c’est pas ma faute ! » Je fronce les sourcils alors qu’elle ne répond toujours pas, elle doit dormir à mon avis. Je m’engouffre dans le couloir et découvre la salle de bain entre ouverte. « Elena ? » La panique commence à me prendre alors que je marche prudemment dans le couloir. Je pose une main sur la porte et la pousse. « ELENA ! » Ce que je découvre est sûrement la pire scène de ma vie. Ma sœur est assise contre la baignoire dans une mare de sang, les bras reposants sur le sol, ouverts, inconsciente. Je me précipite sur elle, tenant fermement ses bras pour faire pression et empêcher le sang de couler encore. « Putain Elena, je laisse pas. J’t’en supplie me laisse pas. » Je me mords la lèvre alors que ma voix tremble. Je ne sais même pas quoi faire en réalité. Je suis bloqué à tenir ses bras. Je me décide à lâcher un de ses poignets pour composer le numéro des secours et bloque le téléphone pour refaire des points de compression. « Allô ? Oui. Ma sœur s’est ouvert les veines. Je… y’a du sang de partout. Venez vite. Elle est inconsciente. […] Southport, dans la forêt. […] Oui voilà. Dépêchez-vous s’il vous plait. » Je finis par raccrocher et laisse tomber mon téléphone sur le sol. Je me mets à coter de la jeune femme pour la serrer contre moi et la bercer doucement, sans pour autant lâcher ses poignets. « Je suis là. Je suis là… Me laisses pas. » Je murmure doucement, les yeux clos, mon menton sur le haut de son crâne. Les larmes me montent finalement aux yeux, et je me mords la lèvre. « Je t’aime. Me lâche pas. Penses aux jumeaux. » Ma sœur est tout pour moi, et en cet instant, j’ai vraiment peur de la perdre pour toujours. Je ne cesse de la supplier, et les larmes coulent. Je pleure. Pour la première fois de ma vie, je pleure. Le temps me paraît interminable, comme si quelqu’un s’était amusé à le couper exprès à ce moment-là.

Je suis assis à coter du lit d’Elena, tenant fermement une de ses mains devant ma bouche, le regard vide. D’après les médecins, elle serait tirée d’affaire malgré le fait qu’elle ait perdu beaucoup trop de sang. Tout a été difficile à encaisser, mais elle est là, parmi nous. Je relève la tête quand je la sens enfin bouger et me lève pour poser ma main sur le haut de son crâne. « Eh… je suis là Elena. » J’esquisse un mince sourire et lui embrasse le front à plusieurs reprises. « Tu m’as fait une de ces peurs… Plus jamais, tu m’entends ? » Je recule pour pouvoir regarder ses yeux. Elle semble fatiguée, pourtant elle tourne la tête sur le coter, sûrement pour ne pas me regarder ? « Je… » Je me rassois en l’écoutant, caressant sa main du bout des doigts. « Chuuut… Reposes toi. » Elle hoche faiblement la tête, et je la fixe avec attention. « Je voulais… juste que… tout s’arrête. » Je ne réponds rien, avalant difficilement cette phrase. Au final j’aurais préféré qu’elle ne parle pas. Je regarde sa main avec une certaine attention et la porte à mes lèvres pour déposer un baiser dessus. « Reposes-toi. Tu en as besoin. » Je souffle pourtant. C’est une journée éprouvante pour moi, alors qu’est-ce que ça doit être pour elle ? Le médecin m’a demandé si je voulais rentrer, mais j’ai refusé, à plusieurs reprises. Je ne la laisserai pas seule. Je ne sais pas combien d’heures je suis resté ici à la regarder dormir, à la surveiller. Je crois qu’il est tard dans la nuit à présent, mais le sommeil ne me prend pas. Je regarde l’infirmière qui rentre doucement dans la chambre, pensant que je me sois endormi. « Oh… Je voulais vous apporter une couverture. Je pensais que vous dormiez. » C’est adorable de sa part. Je secoue la tête pourtant et croise les jambes. « C’est gentil, mais je n’en ai pas besoin… » Je murmure en me reportant sur ma sœur, endormie. Elle prend alors une chaise et s’installe à mes coter. « Tenez le coup. Elle va s’en sortir. » « Oh ça oui. Je n’en doute pas. C’est ma sœur, c’est une battante. » Deux tentatives de suicide qu’elle fait, deux. Mais les deux ont ratés, elle est toujours avec nous, finira-t-elle par comprendre que ça ne sert à rien ? Que la vie aura toujours raison sur elle ? Elle ne doit pas mourir si tôt, c’est un signe, son heure n’est pas venue. « Elle ne mérite pas tout ce qu’il lui arrive. » « Personnes ne le mérite. » Lance l’infirmière en posant une main réconfortante sur mon épaule. Je ne la calcule pourtant pas et la laisse partir sans plus rien répondre. Certaines personnes le méritent, bien au contraire. Mais pas elle, pas ma sœur.
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Toi, t'es tellement con que tu crois qu'on peut pas rentré à 6, dans une audi A5 ♠ Maël

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